Tout à fait, cher Victor. L’histoire doit servir à connaître d’où nous venons pour précisément savoir qui nous sommes aujourd’hui. Et, pour nous donner du recul par rapport à nous-mêmes, pour nous rendre plus critiques en regard de notre interprétation des choses qui se passent aujourd’hui, j’aime échapper, sorties de ces vieux journaux, les interprétations d’hier. Ça me plaît que nous puissions prendre du recul par rapport aux dires de nos ancêtres.
Quand le curé de Saint-Anselme de Dorchester dit que la bibitte à patates est une malédiction du ciel pour punir ses ouailles du vécu d’alors dans sa paroisse, les jeux d’argent et la boisson, et qu’il leur demande de se rendre au pied des croix de chemin pour demander grâce à la divinité, nous sommes loin en diable du pourquoi de l’arrivée soudaine du Doryphore dans la vallée du Saint-Laurent, qui n’avait rien à voir avec Dieu le Père. Et les beaux étés comme celui de 1906 qui nous venaient des taches solaires, comme l’éruption du Vésuve et le grand tremblement de terre de San Francisco, la même année… Il a fallu un scientifique alors pour dire «Attention, les amis».
J’aime beaucoup l’histoire pour ça. Et comme vous l’écrivez si bien, lesquelles de nos affirmations d’aujourd’hui feront sourire les gens de demain ? Vraiment, soyons prudents face à nous-mêmes, à nos interprétations du monde.